samedi 25 juillet 2009

Le nombre de ménages français endettés atteint des records

L'environnement financier a eu beau se détériorer en 2008, les ménages français sont restés friands de crédits. En 2008, le taux de diffusion des crédits s'est établi à 52,6 % de l'ensemble des ménages.
D'après une étude de l'Observatoire des crédits aux ménages, le taux de diffusion des crédits en 2008 s'est en effet établi à 52,6 % de l'ensemble des ménages. Un des niveaux les plus élevés depuis vingt ans. En tout, ce sont 14,05 millions de ménages français qui disposaient d'un crédit l'an dernier.
Alors que la situation des établissements de crédit suscitait des inquiétudes, les ménages n'ont pas tiré un trait sur leurs projets en 2008 : 9,8 millions de nouveaux crédits ont été débloqués, en légère baisse de 4,4 % après une année 2007 exceptionnelle. 2009 devrait être une autre histoire, les prévisions tablant sur un recul d'environ 25 % sur l'année.
Persistance des situations de fragilité
Plus consommateurs de crédit, les ménages français n'en demeurent pas moins lucides. Alors que l'indicateur de sentiment mesuré par l'Insee plongeait l'an dernier au plus bas niveau depuis 1989, 48 % des ménages endettés déclaraient que leur situation financière s'était dégradée. En clair, que l'avenir serait plus difficile.
Parmi ces ménages, une sous-population pourrait souffrir davantage encore en 2009 : les ménages fragiles. Michel Mouillart, professeur à l'université Paris-X Nanterre, les définit d'après trois caractéristiques : " Ils ont soit un dossier en commission de surendettement, soit des charges de remboursement beaucoup trop élevées, soit un recours systématique aux dettes (famille, amis, dettes fiscales) pour boucler les fins de mois. "Majoritairement situés dans des petites agglomérations (moins de 20.000 habitants), ces ménages appartiennent à des catégories socioprofessionnelles faiblement qualifiées (ouvriers ou employés). Ils ont connu des parcours familiaux (divorce, séparation) et professionnels (22,9 % ont au moins un adulte au chômage) chaotiques. Mais, paradoxalement, ils ne sont pas proportionnellement plus nombreux qu'il y a dix ans : ils représentaient 4,3 % des ménages français en novembre 2008, un niveau quasi identique à celui de novembre 1997 (4,2 %).
Ces ménages sont toutefois plus fragiles qu'autrefois. Dotés d'un patrimoine financier limité, devant faire face à des augmentations de loyer et à des dépenses imprévues, ils sont les premiers exposés à la montée du chômage, des plans sociaux et du recours au temps partiel. " Tout laisse penser que la proportion des ménages fragiles au sein de l'ensemble des ménages français augmentera en 2009 ",avertit Michel Mouillart. Selon les derniers chiffres de la Banque de France, le nombre des dossiers déposés dans les commissions de surendettement a, en tout cas, progressé de plus de 11 % entre juin 2008 et mai 2009.