samedi 19 mars 2011

Immobilier de prestige : focus sur cinq régions de villégiature Côte d'Azur, Normandie, Bretagne, Loire-Atlantique et Aquitaine...

Même si le marché de l'immobilier haut de gamme reprend des couleurs en province, les particuliers français et étrangers ont tendance à effectuer des achats plus rationnels. « Les acquéreurs se décident plus lentement remarque Alexander Kraft, PDG de Sotheby's international realty France-Monaco. Les vendeurs doivent, de leur côté, faire attention au prix de présentation de leur bien au risque de ne pas voir les choses bouger ». Pour vendre rapidement un bien, les mandats signés par les particuliers auprès des agences immobilières doivent être au prix de vente du marché. Et comme l'illustre ce petit tour France de l'immobilier résidentiel en région, il existe généralement une marge de négociation pour les acquéreurs potentiels.

Négociation de prix : au moins 10% sur la Côte d'Azur

Même si les vendeurs ont tendance à surévaluer leur bien, le marché retrouve une certaine vigueur. A Cannes, les ventes d'appartements ont été stables. Pour un appartement situé à un emplacement-clé, un prix moyen du m² ressort à environ 25.000 euros sur la Croisette et autour 12.500 euros pour « La Californie », un des quartiers résidentiels les plus huppés de la ville. Les ventes de villas de luxe à Cannes se concluent à un prix moyen de 4 millions d'euros. A Saint-Tropez, les acheteurs internationaux ont continué à dominer le marché. Entre le prix affiché et celui signé chez le notaire, la différence tourne autour de 10-15 %.

La campagne normande souffre

En Normandie, la tendance générale observée depuis six mois s'inscrit plutôt en baisse, surtout pour les biens situés à la campagne. Bien que la côte reste une valeur sûre, en particulier le secteur du Casino à Deauville ou celui du vieux port à Honfleur, les acheteurs ne se précipitent pas. Très attentifs aux prix de vente, ils préfèrent réaliser des achats rationnels et ne pas céder au coup de coeur! Ils refusent tout compromis sur les nuisances visuelles ou sonores ou les projets de lotissement avoisinants. Les ventes sont réalisées principalement sur des biens de moins de 250.000 euros ou de plus de 800.000 euros. Mais le créneau 400.000 euros à 700.000 reste très pénalisé avec peu d'acheteurs et une offre croissante. Touchés par la crise financière, les anglo-saxons fuient l'euro trop fort et une fiscalité française de plus en plus pénalisante.

Timide reprise en Aquitaine

A Bordeaux et dans le Bassin d'Arcachon, le marché est reparti l'an dernier, après une année 2009 d'attentisme. Parmi les transactions conclues par Sotheby's, relevons un hôtel particulier de belle facture près du Parc Bordelais à Bordeaux Cauderan, avec garage et jardin d'une surface habitable d'environ 500 m², vendu en sept mois, à 1.565.0000 euros. D'une superficie de 137 m², un bel appartement situé dans l'hyper-centre, en parfait état avec grande terrasse et vue sur le jardin public, s'est signé 670.000 euros. Dans le bassin d'Arcachon, un terrain à bâtir de 650 m², en première ligne au Cap Ferret, s'est vendu en dix-huit mois à 3 millions d'euros,

Situé sur la côte Sud des Landes, le marché immobilier de prestige à Hossegor se compose surtout de résidences secondaires. Sur ce secteur attirant 80% de Français, les vendeurs ont tendance, eux aussi à surévaluer leurs prix de 20 à 30%. En raison de leurs difficultés économiques, les acquéreurs espagnols se font très rares. Agés en moyenne de 50 ans, les acquéreurs disposent généralement d'un budget compris entre 800.000 euros avec travaux et 1,3 million euros. Très souvent, l'achat se concrétise pour une résidence secondaire qui devient à terme une résidence principale vers la période de la retraite.

La bonne santé de la Loire-Atlantique

Le marché immobilier actuel de la presqu'île guérandaise garde la tête haute. Des stations balnéaires comme La Baule, Pornichet, Le Pouliguen ont le moins souffert pendant la période de crise. Pour un appartement situé face à la mer, il faut compter entre 8.000 à 11.000 euros le m2. Les prix grimpent jusqu'à 9.000 euros, voire 15.000 euros le m2 sur la plage Benoît.« Quant aux périphéries bauloises, Guérande, Saint des Eaux..., il est encore difficile de trouver des acquéreurs, les vendeurs doivent réviser leur prix à la baisse pour pouvoir vendre leurs biens » prévient-on chez Sotheby's.

Une certaine vitalité en Bretagne

Le marché de la côte d'Emeraude se comporte de la même façon que dans la plupart des stations balnéaires : le front de mer demeure l'endroit le plus recherché pour les maisons et appartements. Les prix sont donc restés très stables. A Dinard, pour une maison nécessitant souvent des travaux, il faut débourser au moins un million d'euros. Pour les appartements, le prix moyen au m² s'établit autour de 7.000 euros. Là aussi, les acquéreurs se décident plus lentement.

De Dinard à Hossegor ou à Cannes, les prochains mois s'annoncent assez favorablement. Même à ces niveaux de prix , la clientèle haut de gamme pâtit de la morosité de la Bourse. En pleine euphorie, les profits boursiers étaient réinvestis dans les propriétés d'agrément. Quant aux étrangers, le cours élevé de l'euro renchérit le prix des biens situés en France. En outre, ils sont découragés par la complexité administrative et la fiscalité française. Et ce, à une période où certains pays font un « pont d'or » aux clients,qui achètent dans le secteur de l'immobilier de prestige. A ce stade, la concurrence est internationale